otis.jpgAshley Johnson, la fille de Val Kilmer dans Columbus day (rappelez-vous : celle qui s’adressant à ce père qui l’a abandonnée depuis des années et qui vient finalement de trouver les mots pour se réconcilier avec elle ne s’écrie-t-elle à son adresse au téléphone dans une scène bouleversante – elle n’est plus une petite fille puisqu’elle même a un enfant - « papa, j’ai besoin que tu t’occupes de moi ! »)- joue dans Otis un rôle plus consistant. D’abord, le film qui s’apparente à une comédie noire et qui semble t-il n’appartient à aucun genre particulier m’a paru profond et comme faisant tout pour le dissimuler. Ashley Johnson jouant le rôle d’une jolie pom-pom girl séquestrée dans une cave par un serial killer trouve et adhère complètement ainsi que la plupart des acteurs du film au registre de jeu subtil et malaisé imposé par le réalisateur Tony Krantz. Le film dénonce la commercialisation cynique de l’évènement par les médias, le manque total de motivation, partant de compétence de la police, le peu de tact du personnel hospitalier et étale au grand jour de manière moins dérisoire qu’il n’y parait le sadisme et la cruauté ambiants. Le style parodique emprunté par le film interpelle et cligne de l’œil en direction de nos inhibitions et notre questionnement : • Pourquoi les hommes gros et laids sont-il totalement ignorés et comme invisibles pour les jolies filles ? • Pourquoi des parents « normaux » n’ont pas le droit de jouer aux assassins psychopathes surtout lorsque leur fille a été la proie de leur victime ? • Pourquoi une jolie sœur ne peut-elle pas servir de modèle à son petit frère photographe en herbe ? Une fille bien éduquée est celle qui obéit à ses parents lorsqu’ils lui demandent de mettre un soutien-gorge – non seulement la morale est sauve mais dans ce film surprenant et quelque peu transgressif elle aura également la vie sauve grâce à ce sous-vêtement.