columbusday.jpgUn film tellement émouvant servi par une musique qui colle si bien aux images et la présence -pour notre bonheur- de l’incomparable Val Kilmer – mais la présence également de l’inévitable « trinité » (au complet cette fois) qui accompagne quasi inéluctablement la plupart des films américains récents : • Le drapeau américain et quelque vétéran qui l’a « défendu » quelque part (le début du film nous montre ledit vétéran complètement emmitouflé dedans). Vers la fin, on apprend que ce dernier a perdu en fait deux de ses fils au Vietnam. • Le tabac : en effet les nouveaux héros des films américains on recommencé à fumer dans la plupart des scènes. Pas seulement : Val Kilmer répond au gosse qui lui disait qu’on lui avait appris qu’on pouvait attraper le cancer à cause du tabac : »J’aime le cancer ». Une réplique-slogan qui ne déplairait pas aux jeunes fumeurs. Ce n’est pas tout : dans une scène cruciale au comble du suspense, Val Kilmer propose une cigarette en tendant on ne peut clairement son paquet d’une marque archi-connue au grand méchant du film, le dénommé Spinoza- (le film verse parfois dans la philosophie avec juste ce qu’il faut de lourdeur). • Le héros américain tue sans hésiter en usant de toutes sortes d’armes, blanches ou autres. Ceci ne l’empêche nullement d’être émouvant, attendrissant et même larmoyant. Dans des scènes éprouvantes où tout risque de basculer, Val Kilmer appelle sa fille puis sa femme et redouble de tendresse et d’affection pour l’une comme pour l’autre. On aime bien imaginer qu’un homme puisse en une journée (« Le Columbus day ») résoudre tant de problèmes : rompre avec sa maitresse, se réconcilier avec sa femme et sa fille qu’il a quittées depuis des années, créer une relation entre ces deux êtres solitaires que sont l’enfant et le vieux père qui a perdu ses enfants à la guerre et surtout réaliser le rêve de tout un chacun : trouver l’Eldorado (que notre Val Kilmer a fourré dans sa mallette et qu’il échangera tout simplement contre de l’argent). Il reste que la scène où l’enfant récite (en tournant le dos à Val kilmer) le poème Eldorado d’Edgar Allan Poe est bouleversante et d’une beauté inégalée –comme l’enfant oublie, ils se mettent tous les deux à réciter en chœur :

Par delà les monts
    De la Lune,  
Au fond de la vallée de l’Ombre,
     Chevauche avec audace, 
     Lui dit l’ombre sans face, -
Si tu cherches l’Eldorado !